Tournoi et cérémonie de l'As d'Or (1)Il y a un petit temps déjà que je ne suis pas passé par mon blog.
Entre la faute à pas l’temps et l’absence d’actualité personnelle, il y a un milieu indéniable qui justifie l’absence d’actualisation.
Je sais que j’ai promis une série de billets sur les sponsors et leurs ambassadeurs (inutile de me le rappeler) et que cette série n’est toujours pas apparue.
Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, le sujet est sensible, ensuite je ne tiens pas à écrire d’âneries… LOL
J’effectue toujours à ce propos un travail de recherches qui est un peu plus long que prévu.
Ne voulant rien oublier, ni personne, ce travail délicat est indispensable en amont. Une fois celui-ci terminé, le rédactionnel devrait aller assez vite.
Donc, disons que d’ici fin de l’année, le contenu devrait prendre forme, et la publication suivre rapidement.
Mais pour l’instant, j’avais envie de donner un peu à manger à mon blog en vous narrant mon week-end à Spa pour l’As d’Or, et le tournoi deepstack organisé en marge de la cérémonie.
Comme tout le monde le sait, je n’ai pas trop souvent l’opportunité de jouer en live (restrictions liées à mon boulot aidant).
Néanmoins, je tenais particulièrement à faire ce tournoi qui me permet de me retrouver aux tables d’un tas de personnes que j’apprécie (ou pas), et dont je narre usuellement les succès toute l’année durant.
Par ailleurs, le fait d’avoir organisé le Circuit WaSOP pendant trois soirées, sans toucher le moindre jeton, m’a sérieusement titillé, et je dois bien reconnaître m’être senti en manque à mon retour vendredi aux petites heures.
Une très longue soirée, en effet, qui aura pour conséquence un réveil tardif, très tardif…trop tardif.
Pensez qu’après m’être couché vers 7H à mon retour de Namur, j’ai ouvert mon premier œil à 15H15 du matin (expression favorite empruntée à une connaissance dont la signification exacte du mot matin est inconnue du vocabulaire).
Pour aller de chez moi à Spa, 90 minutes sont nécessaires. Pour se garer et entrer dans le casino en arrivant à Spa, il faut entre 10 et 15 minutes.
Ce qui me laisse…0 minute pour entrer dans ma voiture, et tenter de rejoindre le tournoi qui débute à 17H00.
Une douche, un habillement éclair, et un sac avec effets personnels constitué en 12 minutes et 32 secondes, et me voici sur la route.
Ma chère voiture a dû être surprise de ma volonté à lui enfoncer l’accélérateur. Mais toujours est-il que 62 minutes plus tard j’étais à Spa… allant trop vite pour les radars, je pense que ces derniers n’ont pas eu le temps de me flasher.
Inscription et tirage au sort de ma place, et me voici table 6 siège 4.
J’ai seulement raté 6 mains, prends le temps de m’asseoir et admire l’horrible constitution de ma table… Enfin, surtout les 3 joueurs à ma gauche.
Dans l’ordre, Pascal Honai, Fabrice Halleux, et Dimitri Devert.
Les manœuvres risquent d’être difficiles. Le premier étant plutôt un ancien joueur de café très créatif, le second on le connait, et pour ce qui est du troisième j’avais de lui l’image d’une calling station (j’ai rectifié assez vite ma vision, en le rangeant dans le rayon large agressif).
Et je ne me suis pas trompé. Les vols sont durs, et durant tout un temps, le moindre coup dans lequel je rentrais trouvait comme obstacle mon pote RSCA03… Il m’a fait souffrir le bougre.
Être patient me semblait la meilleur stratégie à cette table, et jusqu’au diner break, j’avais réussi à maintenir mon stack à plus ou moins 30K (le stack de départ).
Alors que la clock indique que nous sommes en pause, vient une main qui sera décisive pour la suite.
Juste avant qu’elle ne débute, je lance à mes adversaires qui semblaient quasi tous être pressés d’aller en pause : «
Bon ok les gars, j’ai été sage, alors maintenant vous foldez tous, et vous me laisser la dernière main ».
Les blinds sont 300-600 ante 50, nous sommes 10 à table, il y a donc déjà 1400 jetons dans le pot à croquer.
Tout le monde fold jusqu’à moi, et je relève

J’ouvre donc à 1450. C’est suivi par le bouton et par la petite blind, qui me regardait de travers depuis que j’avais prononcé mes intentions…
Flop

(pot = 5450)
La SB ouvre alors à 1250. Je ne sais pas trop comment interprété ce donk-bet. Ça peut être une mise destinée à protéger un tirage couleur, ou tout simplement une mise destinée à tenter de s’approprier le coup tout de suite, le flop ayant rarement rencontré ma range.
Il y a aussi le joueur au bouton (qui selon ce que j’ai pu observer avait tendance à payer les relances en position avec des pp ou des suited connectors).
Plusieurs paramètres me laissent penser que je pourrais abandonner la main tout de suite et aller manger tranquillement. Néanmoins, le fait que ma phrase ait pu déranger le joueur en SB, associé au pot qui est déjà relativement bien garni me donne envie de continuer. J’ai une image relativement serrée, et je n’ai pas envie de montrer que j’abandonne facilement les coups.
Payer est évidemment hors de question. J’opte donc pour une relance bien en adéquation avec mes intentions pré-flop. Je relance donc à 4250.
Le bouton se couche rapidement. Par contre la SB, après m’avoir lancé un regard noir complète ma relance.
Le pot vient de grimper à 13950.
La turn est à la fois belle et pas belle…

Si mon adversaire était effectivement sur un tirage couleur, je suis de la revue.
Pour la seconde fois, la SB décide de tenter de reprendre le contrôle du coup et ouvre à 3200.
Cela ressemble de plus en plus à ce que je crains… Mon adversaire a dû trouver sa couleur.
Néanmoins, je décide de réfléchir. Le pot est conséquent, et je ne dois pas m’emballer.
Avec quel genre de main mon adversaire peut-il rentrer dans le coup en SB ?
Il a joué assez tight jusqu’ici, et a plutôt relancer ses grosses mains.
S’il était rentré avec des connecteurs à carreaux, ce qui est plus dans sa range de défense, ne devrait-il pas miser plus qu’un petit quart du pot et protéger sa main ? Par ailleurs avec un set trouvé, je pense également qu’il aurait joué beaucoup plus agressivement dès le flop.
J’ai également le roi de carreau, et donc le tirage à couleur max.
Réflexion faite, j’ai maintenant tendance à voir mon adversaire sur une tentative de me voler le pot. Il peut aussi faire ça avec tirage quinte, ou tout simplement paire max.
Je décide donc de ne pas quitter le coup. Ayant la sensation d’être loin devant grâce à cet as et à ce tirage couleur backdoor, je n’ai pas intérêt à relancer si je veux lui prendre un maximum. Par ailleurs, au cas où je serais loin derrière (ce qui n’est pas non plus impossible), j’ai intérêt à voir la river à bon prix… Si je relance et qu’il me sur-relance, je devrai engager mon tapis… Avec juste TPTK et tirage couleur max. Je décide donc de payer les 3200.
Le pot est maintenant de 20.350.
River

Sans réfléchir une demi-seconde mon adversaire ouvre à 5200.
De nouveau c’est peu. Très peu. Trop peu. Est-ce de la value ? Je ne crois pas. En montrant de la force avant le flop, au flop et de la résistance à la turn, si mon adversaire avait vraiment un nuts, je crois qu’il m’enverrait une mise de value beaucoup plus importante.
Je n’ai bien entendu de nouveau aucun intérêt à relancer, puisque je ne serai souvent payé ou sur-relancé que par des mains qui me battent.
Mais 5200 pour un pot de 25550, et avec brelan max, je ne peux plus quitter le coup. Si je paie et gagne le coup, je monte à plus de 46.000, si je folde, je tombe à 21.000 et si je paie et perds, je tombe à 16.000.
Je paie et montre ma main, et mon adversaire muck assez dégoûté. Il me dira plus tard avoir

Je me lève pour aller manger le ventre plein…de jetons.
Un souper sympa avec Mugo, JPDB, Pierre Neuville (avec qui je me suis réconcilié – ben oui tout arrive), RSCA03, et Sebo Magerat.
A notre table également, le fameux ICM Yklee. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de bavarder avec lui, mais j’espère pouvoir le faire dans une prochaine occasion tant ce joueur m’intrigue. En effet, sa « sortie du bois » il y a trois mois, avec les succès qui se sont enchaînés m’impressionne au plus haut point.
Après le festival de pâtes spadois et une cérémonie « musique de Rocky » qui a sacré pour la seconde année consécutive Kevin Vandersmissen pour le live, et pour la première fois Matthias De Meulder pour le on-line et Philip Meulyzer pour la révélation de l’année, nous voici de retour aux tables pour encore 6 bonnes heures.
Sans aucune prise de risque, je monte progressivement mon stack jusqu’à la fin de journée.
Et lorsque Jamal (le directeur poker de Spa) annonce les 5 dernières mains, je suis à 95.000 pour une moyenne à 70.000.
Vient alors un atroce calvaire qui durera 3 mains et qui définiront la suite de mon week-end.
Main 1Je suis UTG+2. Blinds 1500-3000 Ante 300. Un joueur à ma droite envoie son tapis 36K en tout.
Je relève

Je décide de prendre le coup, puisque le lendemain on redémarre aux blinds 2000-4000 Ante 500.
Si le coup se déroulait 6 mains plus tard (le dimanche), je le prendrais aussi. D’autant plus que je crush une bonne partie de sa range de push.
Il ouvre

Flop

Turn

Je joue maintenant, les as, les rois, les dames, les 8 et les carreaux.
River

Me revoilà à 59K
Main 2Je suis UTG+3 et relève

Je relance à 7250.
Tapis à ma gauche 26K. Tapis en BB 40K.
Je folde. Les deux joueurs ont AK et partagent. Mon stack tombe à 52K
Main 3Je suis maintenant au CO. J’ouvre

Je relance à 7250.
Moment choisi par RSCA03 pour envoyer à son tour all in pour 39K.
A sa gauche Dimitri tangue un long moment et finit par folder.
J’ai maintenant un choix à faire.
Je dois ajouter 32K. Fabrice ne souhaite pas revenir demain avec 10BB.
Si je folde, c’est moi qui revient avec 11BB.
Si je paie, je serai très très souvent à coin flip. J’imagine Fabrice faire ça avec au moins un As en main et Dimitri a tangué… Ce qui peut vouloir dire qu’il lui tue des outs.
Je décide donc de jouer le tout pour le tout et de prendre le call.
Pas de surprise, Fabrice possède

Un as au flop et 4 cartes plus tard, je suis à 12K.
Main 4 et Main 5 : je pousse mon tapis avec

et

Personne ne me paie, et je remonte grâce aux blinds et aux antes à 24K
Je reviens donc au day 2 avec un tapis en peau de chagrin, alors que 10 minutes plus tôt je devais être dans le top 10… Bravo Becari… (ceci dit, à part mon call avec les deux 4 qui est tangent, le reste ne me semble pas vraiment discutable).
La suite arrivera dans un prochain jour… Là je commence à me trouver un peu long.
Bonne soirée à toutes et à tous, et merci de m’avoir lu…
